Histoire du Rwanda avant le génocide

2000-500 av. J-C : Période estimée d’occupation du territoire par les Twas, un peuple pygmoïde de chasseurs-cueilleurs et d’habitants de la forêt.

Enseignement Génocide des Tutsi

LES ÉVÉNEMENTS

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15e siècle
Premier roi
Premier roi « historique » Ruganzu Ier Bwinba. Début de l’unification du Rwanda par la dynastie Nyiginya (tutsi).
15e siècle
De 1500 à 1885
Unification progressive
Une unification progressive du royaume du Rwanda se produit sous la dynastie tutsi des Nyiginya. Hutu, Tutsi et Twa vivent en harmonie : ils s'identifient comme Banyarwanda (rwandais) ou selon les 19 clans qui structurent l'ensemble de la société rwandaise. Hutu, Tutsi et Twa combattent en commun pour étendre leur territoire et renforcer le royaume du Rwanda sur le plan militaire et administratif. À ce stade, la société rwandaise peut se comparer au système féodal européen avec un système de servage largement accepté et pratiqué à tous les niveaux de la population.
De 1500 à 1885
1885
Conférence de Berlin
La Conférence de Berlin organise le partage de l’Afrique entre les puissances européennes. Le Rwanda est attribué à l’Empire germanique. Le Rwanda est un royaume organisé en clans et dirigé par un roi divin, le mwami : le roi régnant est alors Kigeli IV Rwabugiri
1885
1894
Gustav von Götzen
Arrivée de l’expédition du lieutenant Gustav von Götzen, délégué du Reich allemand qui a “reçu” le Rwanda (conférence de Berlin de 1885 - Traité germano-britannique de 1890 définissant le partage de l’Afrique de l’Est - Conférence de Bruxelles de 1910). C’est le début de l’histoire écrite du Rwanda.
1894
1895
Décès de Kigeri IV Rwabugiri
Kigeri IV Rwabugiri meurt. Rutalindwa lui succède. Des rivalités sanglantes en vue de la succession éclatent entre Rutalindwa et Musinga, les fils du roi Kigeli IV Rwabugiri.
1895
1895 - 1896
Règne écourté du roi Mibambwe IV Rutalindwa.
1895 - 1896
1896
Yuhi V Musinga
Début du règne de Yuhi V Musinga, caractérisé par les relations tendues, quasi hostiles, du roi avec l’autorité coloniale qui commence à s’imposer. En 1931, il est contraint d’abdiquer en faveur de son fils Mutara III Rudahigwa.
1896
15 septembre 1899
Mgr Hirth
Mgr Hirth quitte sa résidence de Kamoga à la tête d’une caravane missionnaire destinée au Rwanda. Cette caravane comprenait le Père Alphonse Brard, le Père Paul Barthelemy et le Frère Anselme ; elle passe par le Burundi où se trouve la résidence de l’autorité militaire allemande dont dépend le Rwanda. Elle arrive à Shangi (sud ouest) le 20 janvier 1900 où une première messe est célébrée sur le territoire rwandais.
15 septembre 1899
2 février 1900
La Cour Royale de Nyanza
La caravane se présente à la Cour Royale de Nyanza ; elle est reçue en audience par un représentant du Roi Yuhi V Musinga avant de continuer sa marche vers le Sud.
2 février 1900
8 février 1900
Les trois missionnaires
Les trois missionnaires restés au Rwanda s’établissent à Save (sud du pays) où ils fondent la première mission catholique dédiée au Sacré Cœur de Jésus.
8 février 1900
Avril 1903
Premiers baptêmes à Save
Célébration de 26 premiers baptêmes à Save
Avril 1903
20 janvier 1906
La mission catholique de Kabgayi
La mission catholique de Kabgayi est fondée. L'Eglise catholique s'active à un rapprochement avec l’aristocratie
20 janvier 1906
1908
Fondation de Kigali par les Allemands
Fondation de Kigali par les Allemands, Richard Kandt en devient le résident général.
1908
13 mars 1909
Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ou Sœurs Blanches.
Arrivée des premières religieuses au Rwanda : Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ou Sœurs Blanches.
13 mars 1909
1910
La Conférence de Bruxelles
La Conférence de Bruxelles fixe les frontières territoriales de l’Afrique orientale allemande incluant le Tanganyika, Zanzibar, et le Ruanda-Urundi.
1910
1916
Conquête du Rwanda et du Burundi par les troupes belges
Conquête du Rwanda et du Burundi par les troupes belges venues du Congo dans le cadre de la Première Guerre mondiale qui les oppose aux Allemands.
1916
1917
Liberté de culte au Rwanda
À la demande du colonisateur belge, le mwami Musinga proclame la liberté de culte au Rwanda pour tous ses sujets. C'est le début de l'affaiblissement du pouvoir spirituel du mwami.
1917
1919
Traité de Versailles
Le Traité de Versailles attribue le Ruanda-Urundi à la Belgique.
1919
25 avril 1922
Le Pape PIE XI scinde le Vicariat Apostolique du Kivu
Le Pape PIE XI scinde le Vicariat Apostolique du Kivu en deux Vicariats Apostoliques : le Vicariat de l’Urundi confié à Mgr Julien Gorju et le Vicariat du Ruanda confié à Mgr Léon Paul CLASSE (devise : Cui credidi). Mgr Hirth se retire au Grand Séminaire de Kabgayi ; où il meurt le 6 janvier 1931.
25 avril 1922
20 juillet 1922
La Belgique pour le Ruanda-Urundi
La Société des Nations confie un mandat de tutelle à la Belgique pour le Ruanda-Urundi. Deux ans plus tard, la Belgique fait du Ruanda-Urundi, une entité administrative rattachée au Congo Belge. Entretemps, l’Eglise devient un important acteur politique au Ruanda-Urundi.
20 juillet 1922
1931
Début d’une politique d’épuration et de remodelage des pouvoirs coutumiers
Début d’une politique d’épuration et de remodelage des pouvoirs coutumiers. Le mwami Musinga est déposé car il s’oppose à l’Eglise. Il est exilé à Kamembe (sud-ouest) puis plus tard au Congo Belge. Il est remplacé par son fils Mutara III Rudahigwa, converti au catholicisme et qui est perçu comme le mwami des « Blancs ». Les colonisateurs commencent à inverser leur politique, favorisant une « contre élite hutu » et l’encouragent à se dresser contre les « Tutsi aristocrates ».
1931
1931
Introduction de la carte d’identité mentionnant l’appartenance « ethnique »
Introduction de la carte d’identité mentionnant l’appartenance « ethnique » : « Hutu / Tutsi/ Twa / Naturalisé ».
1931
1933
Classement des Rwandais par les Belges
Les Belges organisent un recensement au cours duquel les Rwandais sont classés en trois catégories : Hutu, Tutsi et Twa sur base, entre autres, du nombre de bovins qu’ils possèdent.
1933
1er septembre 1933
Parution du premier numéro de Kinyamateka
Parution du premier numéro de Kinyamateka, l’aîné des périodiques du Rwanda, journal en kinyarwanda édité par les Pères Blancs.
1er septembre 1933
17 octobre 1943
Baptême du Roi du Rwanda, Pierre Léon Charles MUTARA III Rudahigwa
Baptême du Roi du Rwanda, Pierre Léon Charles MUTARA III Rudahigwa après un long catéchuménat de 14 ans. Le 27 octobre 1946, le Roi Rudahigwa consacre, à Nyanza, son Royaume et ses sujets au Christ-Roi. L’année suivante, il est honoré par le Pape Pie XII qui le nomme, le 21 janvier 1947, chevalier commandeur de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand.
17 octobre 1943
1946
L’ONU octroie à la Belgique le Ruanda-Urundi
L’ONU octroie à la Belgique le Ruanda-Urundi, sous le régime international de tutelle. L’Eglise catholique a de plus en plus d’impact sur la société rwandaise, le pays est placé sous la tutelle spirituelle du « Christ-roi ». Le vecteur essentiel du pouvoir de l’Eglise est son monopole sur l’enseignement. (1919 : création de l’Ecole pour Fils de Chefs, elle est remplacée en 1932 par le Groupe scolaire Astrida, toutes les futures élites du pays sont formées par l’Eglise).
1946
19 décembre 1955
Nomination du Père André Perraudin
Nomination du Père André Perraudin en tant que Vicaire Apostolique de Kabgayi en remplacement de Mgr Déprimoz, démissionnaire pour des raisons de santé. Il est sacré évêque le 25 mars 1956, par Mgr Aloys Bigirumwami à la Cathédrale de Kabgayi. Grégoire Kayinbanda est son secrétaire particulier.
19 décembre 1955
1956
Grégoire Kayibanda, ancien séminariste, est nommé rédacteur en chef du journal « Kinyamateka »
Grégoire Kayibanda, ancien séminariste, est nommé rédacteur en chef du journal « Kinyamateka » (litt. : le journal) va jouer un rôle décisif dans la propagation de concepts nouveaux comme : la démocratie, la majorité, l’égalité, la révolution etc.
1956
1957
Le manifeste des Bahutu
Sous l’impulsion de Mgr Perraudin, vicaire apostolique, et sur le modèle de la Révolution française, des intellectuels hutu formés au séminaire, dont Grégoire Kayibanda, rédigent le manifeste des Bahutu (sous-titré : Note sur l’aspect social de la question raciale indigène), texte ethnico-racial qui décrit les Tutsi comme des aristocrates exploiteurs des Hutu. C’est la première fois qu’on évoque l’existence de deux peuples au Rwanda. C'est également la première fois que les Tutsi sont décrits publiquement comme une « race étrangère minoritaire » originaire d’Abyssinie ou d’Éthiopie, qui exploite les « indigènes rwandais hutus ». C’est le début d’une idéologie haineuse à l’encontre des Tutsi en tant que « groupe ethnique ».
1957
9 octobre 1959
Le mouvement social hutu
Le mouvement social hutu fondé par Kayibanda en 1957 devient le Parti de l’Emancipation du Peuple Hutu, le Parmehutu.
9 octobre 1959
25 juillet 1959
Mort suspecte du Roi Mutara à Bujumbura
25 juillet 1959
28 juillet 1959
Intronisation de Kigeri V Ndahindurwa Jean Baptiste, dernier roi du Rwanda
28 juillet 1959
Novembre 1959
La Toussaint rwandaise
Une « jacquerie », mouvement de paysans contre les notables - premiers massacres de Tutsi (20 000 morts) ; leurs biens sont pillés, leurs maisons brûlées. Exil vers les pays limitrophes. Regroupement des rescapés dans des camps situés au sud-est du pays.
Novembre 1959
10 novembre 1959
L’état d’urgence est déclaré
L’état d’urgence est déclaré. Le pays passe sous le commandement militaire du colonel Logiest, nommé « résident spécial » du Rwanda. Début de la « Révolution sociale », lancée, appuyée et supervisée par l’Eglise, l’armée et l’administration coloniale.
10 novembre 1959
1960
Le Parmehutu est dorénavant appelé Mouvement démocratique républicain Parmehutu (MDR-Parmehutu)
1960
Le 12 avril 1960
Fondation du « Secours Catholique rwandais »
Fondation du « Secours Catholique rwandais », né comme une réponse humanitaire aux troubles socio-politiques déclenchés début novembre 1959. Cet organisme s’appellera, ensuite : « CARITAS-RWANDA.
Le 12 avril 1960
28 janvier 1961
Abolition de la monarchie, proclamation de la République
Coup d’état avec le soutien du colonel Logiest, abolition de la monarchie, proclamation de la République, présidée par Dominique Mbonyumutwa et d’un gouvernement dirigé par Grégoire Kayibanda. Le mwami est expulsé par les autorités belges. Après un exil dans les pays voisins, il obtient le statut de réfugié politique aux Etats-Unis où il meurt en 2016.
28 janvier 1961
1962
Indépendance de la République rwandaise
1er juillet, indépendance de la République rwandaise. Grégoire Kayibanda (hutu du sud) est Président de la République. Le colonel Logiest est nommé Ambassadeur de la Belgique au Rwanda. Premiers raids de réfugiés Tutsi entraînant des représailles massives sur la population civile tutsi : milliers de morts en présence de l’armée coloniale belge. L’appartenance ethnique devient un élément déterminant de la vie sociale : accès à l’emploi, à l’éducation, aux postes administratifs.
1962
3 novembre 1963
L’Université Nationale du Rwanda
Sur demande du gouvernement rwandais, les Pères Dominicains du Canada (Province du Québec) fondent l’Université Nationale du Rwanda à Butare. Ils en assurent la direction jusqu’en 1972.
3 novembre 1963
Décembre 1963
Orchestration du « petit génocide » de Gikongoro
Orchestration du « petit génocide » de Gikongoro par G. Kayibanda. Plusieurs dizaines de milliers de victimes. Fuite de 200.000 Tutsi vers l’Ouganda, le Zaïre et le Burundi.
Décembre 1963
1965
Monopolisation du pouvoir par le Parmehutu
Élections. G. Kayibanda revendique 98% des suffrages. Monopolisation du pouvoir par le Parmehutu. Armée et police sont réservées exclusivement aux Hutu, majorité de Hutu du sud dans l’armée.
1965
Février 1973
Nouvelle vague de persécutions anti-Tutsi
Nouvelle vague de persécutions anti-Tutsi : pogroms sanglants, expulsion des Tutsi de l’administration, de l’éducation. Epuration ethnique des élèves du secondaire et des étudiants de l’Université.
Février 1973
5 juillet 1973
Coup d’Etat militaire du général-major Juvénal Habyarimana
Coup d’Etat militaire du général-major Juvénal Habyarimana, également ministre de la Défense, un hutu du nord. Assassinat de plus de 50 membres de l’administration et du gouvernement.
5 juillet 1973
1974
Mort de G. Kayibanda en prison
Mort de G. Kayibanda en prison. J. Habyarimana reprend à son compte la politique ethnique de son prédécesseur, mais cette fois ce sont les Hutu du nord qui sont favorisés.
1974
1975
Accord d’assistance militaire avec Giscard d’Estaing
Signature d’un accord d’assistance militaire entre Giscard d’Estaing, président français et J. Habyarimana. Fourniture d’une aide en armement par la France à hauteur de 4 millions/an. Fondation par J. Habyarimana du parti unique : le MRND (Mouvement Républicain National pour le Développement). Ce parti unique se confond entièrement avec les structures de l’état.
1975
1976
Mgr. Nsenhiyumva
Mgr. Nsenhiyumva, archevêque de Kigali, entre au Comité Central du MRND. Il sera forcé d’en démissionner lors de la visite de Jean-Paul II au Rwanda en 1990.
1976
1978
Nouvelle constitution. Elle fait de tout citoyen rwandais, un membre du MRND dès sa naissance.
1978
1981
Engagement de nombreux jeunes réfugiés tutsi dans la rébellion de Y. Musevini en Ouganda.
1981
1982
Jean-Christophe Mitterand, fils du Président, est nommé à la Cellule franco-africaine de l’Elysée
Jean-Christophe Mitterand, fils du Président, est nommé à la Cellule franco-africaine de l’Elysée qu’il dirigera peu après jusqu’en 1992. Ce dernier entretiendra de nombreuses relations avec des chefs d’état africains et leurs enfants, dont Jean-Pierre Habyarimana. Le président rwandais refoule à la frontière 80 000 Tutsi expulsés d’Ouganda par Milton Obote. Forte mortalité dans les rangs de ces réfugiés affamés.
1982
19 décembre 1983
J. Habyarimana est réélu
J. Habyarimana est réélu avec 99,98% des voix. Naissance d’une opposition démocratique forte. Amplification de la crise : multiplication des arrestations d’opposants hutu du sud.
19 décembre 1983
1986
Le comité central du MRND annonce qu’il n’autorisera pas le retour des réfugiés tutsi.
1986
Décembre 1987
En Ouganda, les exilés à majorité tutsi créent le Front Patriotique Rwandais (FPR), un mouvement politique.
Décembre 1987
19 décembre 1988
Réélections du président Habyarimana avec 99,8 % des votes.
19 décembre 1988
Juin 1990
Discours de la Baule par François Mitterrand : l’aide française est soumise à l’impératif de démocratisation.
Juin 1990
7-9 septembre 1990
L’Eglise catholique au Rwanda reçoit la visite pastorale du Souverain Pontife, le Pape Jean Paul II.
7-9 septembre 1990
1er octobre 1990
Attaque du FPR depuis l’Ouganda qui est stoppée par les FAR. Le FPR se replie dans les régions volcaniques du nord du pays.
1er octobre 1990
4 octobre 1990
J. Habyarimana demande l’intervention de militaires français. Celle-ci prend la forme de l’opération Noroît sensée protéger les ressortissants français et l’ambassade. 400 parachutistes belges arrivent également à Kigali (opération Green Beans).
4 octobre 1990
5 octobre 1990
La veille, dans la nuit, une simulation d’une attaque sur Kigali est réalisée avec le concours des militaires français. Au matin, J. Habyarimana prononce un discours dans lequel il explique que l’ennemi a attaqué la capitale. L’état de siège est déclaré et 10.000 suspects (Tutsi et opposants hutu) sont arrêtés, 4.000 réfugiés rejoignent l’Ouganda.
5 octobre 1990
8 octobre 1990
Massacre d’un millier de civils tutsi dans le nord du pays par les FAR. Ces massacres de Tutsi se répéteront dans le pays les jours suivants.
8 octobre 1990
30 octobre 1990
Les FAR repoussent le FPR en Ouganda
Avec l’appui des troupes françaises, les FAR repoussent le FPR en Ouganda. Début de la guérilla (nombreuses attaques ciblées du FPR dans tout le pays). Retrait des Belges du Rwanda, en dénonciation des crimes du régime Habyarimana. Seules restent les troupes françaises.
30 octobre 1990
Novembre 1990
Accord par la France d’un prêt de 84 millions de francs « pour le développement », en réalité pour l’achat d’armements. Suivi d’un autre prêt de 49 millions de francs par la Caisse centrale de coopération économique de Paris en décembre.
Novembre 1990
Décembre 1990
Le journal « Kangura » (litt. : Réveillez les autres) publie les « Dix commandements du Hutu ».
Décembre 1990
Janvier 1991
Le FPR organise une attaque éclair sur Ruhengeri, libérant les 1.780 détenus de la prison de Gisenyi. En représailles, 2.000 Bagogwe (Tutsi du nord) sont assassinés.
Janvier 1991
29 mars 1991
Le MRND change de nom et devient le Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie (MRNDD).
29 mars 1991
10 juin 1991
Nouvelle constitution qui autorise la création de partis politiques. La presse devient libre.
10 juin 1991
31 juillet 1991
Quatre partis créent un « Comité de concertation des partis politiques démocratiques ».
31 juillet 1991
Novembre 1991
Manifestation d’opposition de 10.000 personnes à Kigali.
Novembre 1991
30 décembre 1991
Le poste de Premier ministre est créé. Un gouvernement de transition dirigé par S. Nsanzimana propose une timide ouverture, seul le Parti démocrate obtient un poste.
30 décembre 1991
8 janvier 1992
Manifestation d’opposition de plus de 60.000 personnes à Kigali, suivie par une autre le 15 janvier.
8 janvier 1992
Mars 1992
Massacre de Tutsi dans le Bugesera
Massacre de Tutsi dans le Bugesera et dans d’autres régions. 15.000 personnes sont déplacées. Le ministère de la Défense achète un stock d’armes et de munitions à l’Egypte pour 6 millions de dollars.
Mars 1992
16 avril 1992
Le premier gouvernement de transition est mis en place. Le MRNDD conserve 9 ministères sur 19.
16 avril 1992
22 avril 1992
Le Président J. Habyarimana quitte son poste de chef des armées pour être désigné candidat aux prochaines élections présidentielles.
22 avril 1992
8 mai 1992
Attaque au domicile de la ministre de l’Éducation, Agathe Uwiligiyimana, rouée de coups.
8 mai 1992
Mai 1992
Création des milices Interahamwe (litt. : ceux qui travaillent ensemble), certains sont formés par des militaires français.
Mai 1992
Juillet 1992
Déplacement de 300.000 personnes en raison des combats dans le nord. Accord de cessez-le-feu à Arusha, Tanzanie.
Juillet 1992
Début août 1992
Mise en place à Arusha, des fondations pour un état de droit. Entente entre le gouvernement et le FPR pour l’établissement d’un gouvernement transitoire pluraliste.
Début août 1992
Fin août 1992
Massacre de Tutsi dans la région de Kibuye (ouest du pays)
Fin août 1992
Octobre 1992
Le ministère de la Défense achète un stock d’armes et de munitions à l’Afrique du Sud pour un montant de 5,9 millions de dollars.
Octobre 1992
Novembre 1992
J. Habyarimana parle des « Accords d’Arusha » comme d’un « chiffon de papier ». Léon Mugesera, membre du MRNDD, prône la liquidation des Tutsi.
Novembre 1992
1993
Les Forces Armées Rwandaises (FAR) atteignent plus de 40.000 hommes
Les effectifs des Forces Armées Rwandaises (FAR) atteignent plus de 40.000 hommes (5.200 en 1990). Livraison d’armes pour 86 millions de dollars/an par la manufacture d’armes sud-africaine Armscor entre 1990 et 1993.
1993
8 janvier 1993
Le colonel Th. Bagosora quitte Arusha en disant : « Je rentre au Rwanda préparer l’apocalypse ».
8 janvier 1993
24 janvier 1993
Mission d'enquête internationale organisée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).
Mission d'enquête internationale organisée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Jean Carbonare, membre de cette mission, témoigne de la présence d’instructeurs français dans le camp où l’on « amenait des civils par camions entiers. Ils étaient torturés et tués ». Cette mission dénonce les pratiques génocidaires au Rwanda et la responsabilité des autorités rwandaises au plus haut niveau.
24 janvier 1993
Février 1993
Nouvelle offensive du FPR arrêtée aux portes de Kigali grâce à l’appui français. Deux compagnies françaises sont envoyées au Rwanda. Massacre de Tutsi dans le nord du pays.
Février 1993
28 février 1993
Visite du ministre français de la Coopération M. Debarge à Kigali. Appel à un « front commun » contre le FPR. J. Habyarimana organise une réunion entre le MRNDD et les extrémistes anti-tutsi des autres partis approuvant la présence française et appelant la population à la « défense civile » du pays. Création de la mouvance Hutu Power à la suite de cette réunion.
28 février 1993
Mars 1993
Conclusion d’un nouvel accord de cessez-le-feu à Dar es-Salaam entre le gouvernement rwandais et le FPR prévoyant la reprise des pourparlers d’Arusha et le départ des troupes françaises.
Mars 1993
8 juillet 1993
La Radio Télévision Libre Mille Collines (RTLM) commence à émettre. Propagande anti-tusi, anti-hutu modérés à destination des campagnes.
8 juillet 1993
18 juillet 1993
Entrée en fonction du gouvernement d’Agathe Uwilingiyimana, membre du parti politique MDR (hutu modéré).
18 juillet 1993
4 août 1993
J. Habyarimana signe les « Accords d’Arusha » - installation d’un gouvernement de transition jusqu’à l’organisation d’élections - rapatriement des réfugiés - réinstallation des déplacés - fusion des forces du FPR et des FAR.
4 août 1993
5 octobre 1993
Création de la MINUAR (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda) par la résolution 872 de l’ONU. 2.548 casques bleus (Bangladais, Belges et Ghanéens) dirigés par le général canadien Roméo Dallaire doivent superviser le bon déroulement de l’application des Accords.
5 octobre 1993
28 décembre 1993
Comme prévu par les Accords d’Arusha, les troupes du FPR entrent à Kigali. Ces 600 à 800 hommes sont cantonnés au CND (Conseil National de Développement, ancien parlement rwandais).
28 décembre 1993
Décembre 1993
Retrait des troupes françaises. La MINUAR compte seulement 1.260 casques bleus.
Décembre 1993
5 janvier 1994
Le Président J. Habyarimana est officiellement investi mais la mise en place du gouvernement et de la nouvelle assemblée est reportée. Blocage des Accords d’Arusha par le Hutu Power.
5 janvier 1994
11 janvier 1994
Le général Dallaire avertit l’ONU de l’existence d’un plan d’assassinat systématique de la population tutsi et des opposants hutu.
11 janvier 1994
16 janvier 1994
Quatre à cinq milles partisans du MRNDD sont réunis à Kigali, des armes leur sont distribuées.
16 janvier 1994
21 janvier 1994
Interception par la MINUAR à Kigali d’un avion-cargo qui avait chargé à Châteauroux des armes pour les FAR.
21 janvier 1994
Février 1994
Assassinats de plusieurs leaders hutus modérés. Violences et lynchages.
Février 1994
Mars 1994
La MINUAR compte 2508 hommes provenant de 22 pays.
Mars 1994
29 mars 1994
Tenue à Kigali d’une réunion présidée par le chef d’état-major des FAR pour préparer et organiser, sous la responsabilité de l’armée, l’élimination des « infiltrés » (les Tutsi) et des « traîtres » hutu.
29 mars 1994
3 avril 1994
Extrait de la RTLM : « Les 3, 4 et 5 avril, les températures augmenteront. Le 6, il y aura un répit, mais un petit quelque chose pourrait se produire. Puis le 7 et le 8 et les autres jours d'avril, vous verrez quelque chose ».
3 avril 1994
4 avril 1994
Le colonel Th. Bagosora déclare que « la seule solution plausible pour le Rwanda serait l’extermination des Tutsi ».
4 avril 1994